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Une pénurie de pétrole redoutée à l’horizon 2025
Alors que les cours pétroliers sont en chute libre, l’Agence Internationale de l’Energie ( AIE) a récemment publié un rapport de 650 pages prévoyant un scénario plutôt sombre pour le secteur. En effet, celle-ci prévoit une pénurie de l’ « or noir » pour l’horizon 2025.
Son étude se base sur deux facteurs conjoncturels :
D’une part, une forte hausse de la demande, émanant principalement des pays émergents, tels que la Chine et l’Inde, qui feront progresser la demande d’un million de barils par jour pour 2025, tandis que celle des économies développées devrait se contracter de plus de 400.000 barils par jour en moyenne chaque année jusqu’au moins l’année 2040, selon l’AIE. Cette dernière prévoit également une évolution massive du parc automobile mondial pour l’horizon 2040, à savoir plus de 80% par rapport à aujourd’hui, soit deux milliards de véhicules supplémentaires.
Selon le scénario de l’AIE, qui présuppose que les États respecteront leurs engagements en matière climatique pris lors de la Conférence de Paris en 2015, la demande mondiale en pétrole augmentera de minimum 12% en 2025.
De l’autre côté, cette demande exponentielle se heurtera a une baisse importante de la production de pétrole. En effet, depuis la dégringolade des cours du baril, l’industrie a drastiquement réduit ses investissements dans les nouveaux gisements. Ces trois dernières années, l’ensemble des projets concernant le pétrole conventionnel ne permettaient de satisfaire que la moitié des volumes nécessaires à la demande, s’inquiète l’AIE. Malgré le boom du pétrole de schiste qui se poursuit aux U.S.A., l’Agence prévoit un déséquilibre majeur du marché mondial à moyen terme.
Actuellement, les évènements géopolitiques et économiques confirment cette tendance, à commencer par l’Arabie Saoudite. En effet, le Royaume, mené par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, a annoncé le week-end dernier son intention de fermer les vannes et ainsi de réduire ses exportations de 500.000 barils par jour en décembre, soit une baisse de près de 10%.
Cependant, pour l’heure, l’offre mondiale reste supérieure à la demande, notamment grâce à la production américaine de pétrole de schiste qui poursuit une croissance spectaculaire en tentant d’écraser au passage ses concurrents, tels que l’industrie pétrolière iranienne.
Fortement soumis aux déclarations spontanées et parfois belliqueuses des grands dirigeants des pays producteurs, le marché pétrolier, qu’il soit en situation d’excédent d’offre ou en pénurie, reste extrêmement volatil.
Comme le résume Fatih Birol, le directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) qui publiait la semaine dernière son volumineux rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales : « L’incertitude augmente sur le marché pétrolier tandis que l’influence de la géopolitique sur les cours se complique. » Selon lui, le prix du baril connaîtra dans les prochains mois des fluctuations importantes, avant de mener à une pénurie, et donc une forte augmentation des prix, à l’horizon 2025.
Alors que même les grands pétroliers Total, Shell, BP ou Repsol se diversifient dans l’électricité, et malgré les engagements en matière de climat et de pollution pris par de nombreux Etats ainsi que les défis écologiques actuels, le scénario du prix du baril qui s’effondrerait faute de demande, n’est donc, selon les experts de l’AIE, pas pour demain.
Ce scénario pessimiste ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : des solutions existent, et nous avons les moyens et les technologies nécessaires pour mener une transition énergétique efficace afin de limiter les dégâts sur notre environnement.
En effet, un rapport précédent de l’Agence internationale de l’énergie est formel : « Les énergies renouvelables et le gaz naturel seront les « grands gagnants » de la course engagée pour répondre à une demande croissante d’énergie jusqu’en 2040 », et chaque Etat est libre de tenter de dépasser les objectifs climatiques de la COP21 de Paris en investissant dans les énergies renouvelables et en conscientisant sa population par le biais de campagnes de sensibilisation et d’incitants.
Car, dans cette course contre la montre climatique, nous avons tous, à notre échelle, un rôle à jouer, et cela débute par poser une réflexion sur notre façon de consommer l’énergie dans des gestes simples du quotidien…
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